CLICHE FATAL

Ce texte est ma participation à l’atelier d’écriture n°283 du 13 novembre 2017 sur Bric à Book

Ce devait être un beau voyage et cela l’avait été, jusqu’à ce que….

Elle avait organisé son circuit en 5 étapes à travers la Toscane. Après la visite de Florence aux paysages enchanteurs et au riche patrimoine artistique, elle avait découvert la région de Chianti et s’était émue de la beauté des coteaux couverts de vignes. Elle avait ensuite musardé dans l’enchevêtrement des ruelles de Sienne, petite ville médiévale qui trônait fièrement sur ses trois collines, et avait poussé la porte de ses nombreux monuments et musées. Enfin, plongeant dans l’austérité étrusque de la Toscane, elle avait remonté le temps en se lovant avec délice dans l’atmosphère romantique de Volterra.

Elle en était maintenant à la fin de son merveilleux périple qui se terminait par le Val d’orcia, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Amatrice de photographie, elle avait décidé de parcourir le site à bord du « Treno natura ». Le petit train touristique l’emmènerait à travers la nature délicate et préservée du val, si souvent exaltée par les peintres de l’école siennoise.

La promenade fut à la hauteur de ses promesses et elle enchaîna les prises de vues au fur-et-à mesure que le paysage lui offrait ses couleurs harmonieuses. Collines verdoyantes, champs de blés jaunes parsemés de coquelicots, étendues d’oliviers clôturées de haies de cyprès, défilèrent à ses pieds et constituèrent autant de tableaux qu’elle enferma dans sa boîte à images. Puis afin de clore sa collection, elle décida de prendre une photo du petit train à vapeur qui la transportait et de ses voitures en bois d’époque. Elle ouvrit la porte du wagon, et se pencha pour saisir l’engin sous un angle parfait…

Quand le train arriva en gare, elle n’était plus à bord. On trouva son appareil photo – seule trace de son passage – sur le marchepied du wagon. Il fut rendu à ses proches qui découvrirent avec effroi son dernier cliché.

©Jos Gonçalves le 13 novembre 2017

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