Ce texte est ma participation à l’atelier d’écriture n°250 du 23 janvier 2017 sur Bric à Book

D’un pas appesanti, Hélène se dirigea vers le foyer de la cheminée où ne restaient que quelques braises rougeoyantes.
Elle se baissa avec précaution pour saisir une bûche et du petit bois qu’elle déposa dans l’âtre. Reprenant aussitôt de l’ardeur, le feu crépita fougueusement et diffusa sa douce chaleur. Alourdie par son ventre rond qui grossissait depuis 8 mois, Hélène pesta contre les 4 semaines – une éternité ! – qui la séparaient de la délivrance tant attendue. Elle se redressa péniblement et se dirigea vers la fenêtre.
Les rayons du soleil peinaient à transpercer la brume matinale et diffusaient une pâle lumière qui faisait doucement scintiller la terre silencieuse. Impassibles, les squelettes noirs des arbres trônaient en maître au milieu des herbes jaunes et desséchées. Le paysage figé par la gelée blanche semblait dormir encore. Le temps paraissait suspendu.
Hypnotisée par l’engourdissement de la campagne hibernante, Hélène glissa lentement dans une douce torpeur, s’identifia à la nature en gestation et découvrit le secret de sa patience. Elle réalisa que l’hivers était nécessaire et indispensable à l’apparition du printemps et que la nature clairvoyante mettait à profit ce moment de pause imposé pour mieux préparer sa renaissance.
Eclairée par cette révélation, l’attente sans fin du petit qu’elle hébergeait en son sein apparut à Hélène essentielle et précieuse.
Elle venait de comprendre que la patience était la clé de sa délivrance.
©Jos Gonçalves le 23 janvier 2017