Ce texte est ma participation à l’atelier d’écriture n°280 du 16 octobre 2017 sur Bric à Book

L’enfant dormait d’un sommeil profond.
Comme chaque soir en fermant les yeux, Hawa se délectait de cet instant privilégié qui précédait la rencontre. Couchée à même le sol et lovée dans la toile de jute qui lui servait de drap, elle s’abandonnait à cet état de bien-être qui lui permettait de vivre encore. Malgré son corps fourbu et son cœur meurtri, elle plongeait dans le monde de l’illusion devenu un refuge nécessaire. Naviguant dans les rêves les plus fous qui prenaient forme et l’enveloppaient de leur aura, elle se fondait dans ce monde parallèle où tout était beau, où tout était possible.
La nature verdoyante – que la fillette n’avait jamais vu ailleurs que dans ses songes – s’offrait à elle pour l’apaiser. Elle s’étalait à perte de vue pour faire disparaitre la terre jaune et aride que chaque jour l’enfant foulait de ses pieds nus et travaillait de ses mains démunies. Le soleil moins brûlant devenait son allié et lui procurait ses jeux de lumière dans lesquels elle pouvait danser. Les couleurs pastelles adoucissaient son quotidien et allégeaient sa vie. Hawa planait dans cet univers onirique avec bonheur, impatiente de rejoindre ces êtres chers partis trop tôt et auxquels elle n’avait pu dire adieu…
Chaque nuit elle les appelait et chaque nuit ils répondaient à son cri d’espoir. Ils arrivaient les uns après les autres et l’entraînaient dans une folle farandole d’amour et de gaité. Elle respirait leurs parfums, sentait leurs mains affectueuses la caresser, se laissait enlacer par leurs bras protecteurs. Elle entendait les comptines qui dans un autre temps l’avaient bercée et consolée, et les airs entonnés lors des soirées familiales. Elle prolongeait ainsi le bonheur passé et soudainement perdu.
Mais sur le petit matin, au moment où la lueur du jour commence à poindre, la joyeuse troupe s’éparpillait et devenait moins dense. Alors, Hawa levait le bras dans un signe d’au revoir et posait une main sur son cœur pour crier son amour.
C’était l’heure pour elle de se lever, de revenir à la réalité et de reprendre son dur labeur. La journée serait difficile mais qu’importe ! Ivre d’espoir, Hawa savait qu’à la tombée de la nuit, elle revivrait à nouveau une belle rencontre… Ces éternelles retrouvailles.
©Jos Gonçalves le 16 octobre 2017
Que c’est beau et touchant ! ON aimerait connaître Hawa et la dorloter un peu !
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Ferme les yeux. Peut-être que tu la rencontreras au détour d’un rêve… Merci de ta visite Sabtaill
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« C’est si mystérieux le pays des rêves » disait le petit Prince de Saint Ex… Tu le transcris parfaitement… Puis retour à la réalité dans l’espoir d’un nouveau rêve, quand la nuit viendra de nouveau..
Merci pour ce joli moment !!
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Oui, la beauté de nos rêves est souvent proportionnelle à la dureté de notre vie…et nous permet de faire des voyages fabuleux. Merci de ta visite Amor-Fati
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Un texte très touchant plein de douceurs qui fait oublier le pire remplissant d’espoir Hawa et le lecteur.merci à toi.
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Merci Valérie ! Rêver sa vie pour garder l’espoir…
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Je les connais bien, ces êtres de la nuit, ces personnes aimées qui nous rendent visite. Un texte qui touche une de mes cordes sensibles.
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On a tous rendez-vous avec ces êtres de la nuits comme tu dis et c’est toujours avec la même fébrilité que l’on vit cette rencontre…. Merci de ta visite Albertine
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Superbe texte malgré son côté douloureux.
Belle sensibilité et j’adore ta faon simple et fluide d’écrire les choses.
Une grande justesse de ton. Chapeau bas !
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Oh ! Merci Adèle ! Les rêves sont parfois douloureux mais tellement salvateurs…
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Je prends toute la douceur qui se dégage de ton texte ; -) Merci
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Oui il est des rêves doux comme le bonheur…Heureuse de t’avoir apporté un peu de douceur !
Merci Nady !
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Merci pour cet espoir qui fait du bien à l’âme.
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L’espoir…c’est si souvent tout ce qu’il nous reste ! Merci de ta visite et de ton commentaire Mélie.
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c’est vrai qu’il y a des matins où la douce et insouciante atmosphère d’un rêve nous colle à la peau toute la journée, comme pour ta petite héroïne. Douce lecture
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Ah qu’ils sont bons ces rêves qui nous transportent dans un temps meilleur, celui d’avant les problèmes, d’avant les départs d’êtres chers ! J’avais besoin de faire des nuits d’HAWA une succession de doux rêves, pour alléger sa vie devenue un cauchemar. Merci Janickmm 🙂
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J’aime bien cette idée que la nuit puisse consoler le jour.
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C’est un peu vrai…quand on fait de beaux rêves ! 🙂 Merci de ta visite !
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Tellement beau et touchant … J’aime ce personnage ivre de rêves … Elle me rappelle Desnos, qui, à un moment de sa vie, rêvait plus qu’il ne vivait … Oui, le rêve comme échappatoire de la réalité qui malmène … ♥
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C’est tout à fait ça ! Rêver pour échapper à la réalité, pour parvenir à la subir et faire en sorte que le quotidien n’ait plus d’emprise. Et puis, je la voyais dire au-revoir, moi, cette petite ombre…pas adieu. Merci Leiloona pour ta visite et pour cette belle photo ! 😉
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Bonjour je suis très en retard pour venir rêver avec Hawa, Alors vive la nuit qui guérit les plaies du jour…
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Oui, heureusement la nuit n’est pas que l’instant des cauchemars mais aussi des plus beaux rêves ! Merci de ton commentaire Thontine !
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